Des astuces et conseils pour des cheveux crépus, frisés et bouclés plus longs, plus forts et plus sains !
L’alopécie androgénétique ou quand nos hormones font tomber nos cheveux !
Ola amiga ! Comment vas-tu? Nous avons terminé le chapitre traitant de l’alopécie de traction (voir partie 1 et partie 2). Passons maintenant à celui sur l’alopécie androgénétique. Dénommée « calvitie féminine » pour les femmes, l’alopécie androgénétique est plus commune qu’on ne le croit. Autant les hommes sont à peu près conscients de la maladie qui les touchent quand ils perdent leurs cheveux, ce n’est pas souvent le cas des femmes qui en sont sujettes. Or, dans l’ignorance, impossible de prendre les bonnes décisions ! On ne fait que paniquer face à la situation. Je te propose donc un article approfondi sur cette forme d’alopécie relativement complexe…
Si tu désires connaitre les causes de l’alopécie androgénétique, mais en version courte (sans toute la partie explication détaillée)…
En plus de lire ce résumé, je t’encourage à cliquer dans le sommaire sur « Comment reconnaitre une alopécie androgénétique ». Cela peut toujours être utile. Ceci dit, entrons sans plus tarder dans le vif du sujet !
Qu'est-ce que l'alopécie androgénétique ou calvitie?
Tel que mentionné dans mon article L’alopécie, il en existe plusieurs formes et différentes origines !, l’alopécie est l’absence ou la perte de cheveux dans une zone où l’on s’attend à ce qu’ils soient présents. La calvitie est une forme d’alopécie parmi d’autres. La question est donc la suivante :
Quelle est l'origine de la calvitie?
Chez l’homme, comme chez la femme, la calvitie est le résultat d’une alopécie androgénétique. Si on décortique son nom, on remarque la racine « andro » pour « mâle » et le terme « génétique » qui est assez clair! Eh oui! La calvitie de type androgénétique est héréditaire. Cela signifie qu’elle découle de la transmission et de l’expression de gènes, ou en tout cas, de marqueurs génétiques. Afin que tu comprennes bien où je veux en venir, deux parenthèses sont nécessaires :
1) L'hérédité et les gènes
Minute définitions 👩🏽🏫
Gène : Le gène est un morceau d’ADN correspondant à une information génétique particulière qui code pour une protéine unique. C’est une très petite portion de chromosome.
Comme les chromosomes, chaque gène est également présent en double dans nos cellules. Ces deux copies d’un même gène, appelées allèles, sont le plus souvent différentes : une d’origine paternelle et une d’origine maternelle (voir le site d’où est tirée la définition).
En bref, les gènes sont des morceaux d’ADN qui permettent la fabrication de protéines spécifiques. Ces protéines permettront le développement de caractéristiques observables propres à chacun : la taille, la couleur des yeux et de la peau, la texture des cheveux, etc. Près de 30 000 gènes sont nécessaires à la fabrication du corps humain et ils sont rassemblés dans les 46 chromosomes contenus dans chacune de nos cellules !
Même si nous ressemblons à nos parents, nous sommes en fait un mélange unique des deux car chaque parent apporte uniquement 23 chromosomes. Ils sont contenus dans leurs gamètes respectives ; l’ovule pour la femme et le spermatozoïde pour l’homme. C’est au moment de la fécondation de l’ovule par un spermatozoïde que l’oeuf se transforme en embryon et se retrouve avec 46 chromosomes.
Allèle : Se dit d’une variante d’un gène, résultant d’une mutation et héréditaire, assurant la même fonction que le gène initial mais selon ses modalités propres.
Tout gène peut avoir plusieurs allèles, qui déterminent souvent l’apparition de caractères héréditaires différents. Ainsi, l’allèle « yeux bleus » et l’allèle « yeux marron » sont deux allèles du même gène (cf. Larousse).
Marqueur génétique : Une séquence d’ADN est à peu près semblable chez tous les individus, sauf à certains endroits, qui, une fois repérés, sont appelés marqueurs génétiques. (…) Les marqueurs génétiques permettent également de repérer des gènes inconnus sur les chromosomes pour les isoler ultérieurement.
Si, sur un échantillon de population, un marqueur génétique est transmis en même temps qu’une maladie héréditaire, on peut en déduire qu’il est à côté du gène de la maladie, voire à l’intérieur. La place du marqueur génétique sur le chromosome étant connue, le gène responsable de la maladie peut être localisé, puis isolé.
Pour résumer, le marqueur génétique est une séquence d’ADN variable selon les individus, mais dont la localisation est parfaitement connue (extrait du Larousse médical).
Chromosome autosome : Chromosome dont les informations génétiques n’interviennent pas dans la détermination du sexe (cf. Larousse). Nous avons donc 22 paires de chromosomes autosomes et une paire de chromosome sexuels (XX pour la femme et XY pour l’homme).
Parenthèse science 🧬
Le corps humain est composé de milliards de cellules contenant un noyau. Dans ce noyau, on retrouve le livre qui nous donne les caractères visibles qui nous sont propres : l’ADN.
Cet ADN est si long (2 à 3 m si on le met de bout à bout) qu’il est compacté d’une manière extraordinaire sous forme de chromosomes. Il y a au total 23 paires de chromosomes, tous nécessaires afin que la vie soit possible. Mais sur ces chromosomes, il existe des marqueurs génétiques qui impactent notre santé et notre apparence. La calvitie est la résultante de nombreux marqueurs génétiques.
Selon les résultats d’une étude menée il y a quelques années, il existe près de 290 marqueurs génétiques en lien avec la calvitie. Ces marqueurs impliquent 112 gènes contenus par les chromosomes autosomes. Mais ce n’est pas tout ! Le chromosome X comporte également 40 marqueurs génétiques liés à la calvitie. Ce qui correspond à 13 gènes. Qu’on soit un homme ou une femme, le chromosome X transmis par notre mère peut donc conduire à une alopécie s’il contient les variantes génétiques requises.
Donc si tu as déjà entendu dire que « la calvitie est donnée par la femme », c’est un peu vrai. Mais, bien que la calvitie soit transmissible par la mère, ce n’est pas le seul facteur génétique qui accroit les chances de développer une alopécie androgénétique.
Par contre, cela explique pourquoi le fils d’un homme atteint de calvitie n’en souffre pas pour autant. En effet, si le(s) marqueur(s) génétique(s) qui l’a(ont) déclenché pour le père se situai(en)t sur le chromosome X que sa mère lui a transmis, il ne pourra pas transmettre ce(s) gène(s) à son fils. Pourquoi ? Car dans le cas d’une progéniture mâle, la mère apporte forcément le chromosome X et le père, le chromosome Y. C’est ce qu’on appelle la détermination sexuelle, ou sexe génétique. Mais par l’intermédiaire de sa fille, il pourra transmettre ce gène à son petit-fils.
Je te laisse deux schémas qui rendront certainement la chose plus claire !
Alors, peut-être que tu te dis là tout de suite :
Bon ben, la calvitie…ce n’est plus qu’une question de temps pour moi car mes deux parents en souffrent ! 😪
Mais à cela, je te répondrai : Ne sois pas fataliste ! Après tout, « héréditaire » ne signifie pas « condamnation à ». Il est vrai qu’avoir reçu d’un de nos parents des marqueurs génétiques de la calvitie augmente les chances d’en souffrir un jour. Ces chances sont d’ailleurs plus fortes, et la chute plus précoce, lorsque les deux parents nous transmettent ces marqueurs. Cependant, nombreux sont les hommes et les femmes portant le(s) gène(s) de la calvitie sans jamais en souffrir. Il y a donc d’autres facteurs à prendre en compte, dont l’alimentation. Pourquoi ?
En premier lieu, parce que l’épigénétique existe ! Pour savoir un peu ce que c’est, j’ai deux articles où j’en parle L’alimentation et son impact sur nos cheveux et Cheveux longs : est-ce possible pour tous ?
En second lieu, parce que l’hygiène de vie et l’environnement impactent la pousse capillaire autant que les gènes (voir mon article Quels facteurs influent sur la pousse du cheveu).
BON À SAVOIR
Chez l’homme, comme chez la femme, l’alopécie androgénétique peut sauter jusqu’à deux générations!
Voilà un peu ce qu’il en est pour la partie « génétique » du mot. Passons maintenant à la partie « andro » du fameux mot « androgénétique ».
2) Les hormones mâles
En fait, « andro » est tout simplement le diminutif du mot « androgène ». Un androgène est tout simplement une hormone mâle sécrétée par les testicules. La plus connue ? La testostérone qu’on retrouve en quantité chez l’homme ! La femme quant à elle possède un taux élevé d’oestrogènes. Mais il faut savoir que la femme sécrète un peu d’androgènes car c’est à partir de ces derniers que son organisme peut synthétiser une bonne partie de ses propres oestrogènes.
Minute définitions 👩🏽🏫
Androgène (n.m) : Hormone mâle sécrétée par les testicules. L’androgène le plus connu reste la testostérone. Les androgènes permettent la différenciation sexuelle, et tout particulièrement le développement des caractères sexuels masculins primaires (testicules, pénis) et secondaires (voix, pilosité).
Cependant, les ovaires de la femme sécrètent un peu d’androgènes à partir de la puberté. Il s’agit notamment de l’androstènedione qui permet avant tout la synthèse des oestrogènes. En plus de sécréter l’androstènedione, les glandes surrénales et les ovaires synthétisent une très faible quantité de testostérone qui, une fois transformée par l’enzyme Aromatase, devient l’estradiol.
Oestrogène (n.m) : Ce terme regroupe l’estradiol, l’estrone, l’estriol, ainsi que la progestérone. Dites « hormones femelles », elles sont produites par les ovaires en même temps que les androgènes sus mentionnés. C’est grâce à ces hormones que la femme a moins de chances de souffrir d’alopécie androgénétique qu’un homme.
Hormones stéroïdes : Il s’agit d’hormones synthétisées à partir du cholestérol. Parmi elles, on retrouve les hormones mâles et les hormones femelles.
Le sujet des hormones est si complexe que je compte faire un article dédié à cela. En effet, les hormones influent beaucoup plus que l’on ne croit sur la santé capillaire ! Il est donc nécessaire de connaitre le fonctionnement du système hormonal (dit endrocrinien) afin de reconnaitre les signes d’alerte en cas de déséquilibre. Pourquoi? Car un désordre hormonal conduira inévitablement à des désagréments capillaires – dont la chute de cheveux. Pour autant, ces problèmes capillaires restent un corollaire mineur car un dérèglement hormonal peut aussi déclencher des maladies tels le diabète ou encore, le cancer.
Les poils et les hormones sont intimement liés
Si tu te demandes là tout de suite pourquoi je me mets à parler poils, tu comprendras dans deux petites secondes !
Les types de poils
Les hommes comme les femmes naissent avec un capital maximal de follicules corporels qui est sensiblement le même chez les deux sexes ; 1 million sur la tête et 4 millions sur le corps. Soit 5 millions desquels émergeront soit des poils vellus, soit des poils terminaux.
Les poils naissant de follicules dits vellus ou lanugineux
Dans le cadre de cet article, je ne m’étendrai pas sur ce type de poils. J’en ai déjà parlé dans mon article L’alopécie de traction ou comment trop tirer sur nos cheveux peut nous rendre chauve.
Les poils naissant de follicules dits terminaux
Comme je te disais, notre corps possèdent 5 millions de follicules. Cependant, seuls 500 000 de ces follicules renferment des poils terminaux. Ces derniers se divisent en deux grandes catégories ; les secondaires et les primaires qui nous intéressent ici !
Les poils terminaux primaires : On les retrouve chez les deux sexes. Il sont dits « terminaux » car ce sont des poils épais, pigmentés et qui peuvent devenir longs.
Les poils terminaux primaires se situent principalement sur la tête ; ce sont nos cheveux. Pour être plus précise, on compte 90 000 à 150 000 follicules terminaux sur le cuir chevelu. Or, c’est eux qui donnent naissance à nos cheveux.
Du fait qu’ils soient des poils terminaux primaires, les cheveux apparaissent dès le plus jeune âge. Mais on peut remarquer chez eux certains changements à l’adolescence. Des exemples ? Ils sont plus épais, plus foncés (cette différence se remarque surtout chez les blonds naturels), plus denses, la texture est moins « loose », etc.
Poils terminaux secondaires : Ce sont les poils au niveau des zones sexuelles. Ils se développent à la puberté. Pour être plus précise, ils remplacent les poils-duvet sous les effets des androgènes présents dans le sang. Ils sont de deux types ;
Les poils ambosexuels : Chez l’homme comme chez la femme, on retrouve des poils terminaux sous les aisselles, sur les jambes, sur les avant-bras, et sur le pubis.
Les poils testoïdes : Du fait que les hommes aient plus de concentration d’hormones mâles dans le sang, les poils sexuels se développent beaucoup plus chez eux. De plus, chez la femme, les androgènes sont inhibés par la forte concentration d’oestrogènes. C’est ainsi que l’homme a des poils épais localisés dans des régions dépourvues de poils terminaux chez la femme ; moustache et barbe sur le visage, torse, dos et épaules, face interne des cuisses, haut des fesses.
Qu’ils soient primaires ou secondaires, les poils sont androgéno-dépendants, ou androgéno-sensibles (à l’exception des cils et sourcils). Cela signifie que leur cycle de pousse dépend fortement de la concentration d’androgènes circulant dans le sang.
Cela signifie que la plupart de nos cheveux sont très sensibles aux androgènes !
Comment reconnaitre une alopécie androgénétique ?
Chez l’homme, comme chez la femme, une alopécie androgénétique prise en charge tôt est réversible. Cela peut prendre du temps, mais c’est possible ! C’est pourquoi il importe d’être attentif afin de reconnaitre les signes qui ne trompent pas. Donc, en cas d’alopécie androgénétique :
- Le cuir chevelu est sensible et démange dans les zones très sensibles aux androgènes ; ceci est dû à l’inflammation et au congestionnement des follicules pileux par l’excès d’androgènes.
- Les cheveux s’affinent et se cassent facilement dans les zones très sensibles aux androgènes.
- Les cheveux sont secs malgré une bonne routine et une bonne alimentation.
- Le cuir chevelu est plus gras que la normale (de l’acné peut également apparaitre sur le visage à cause de l’excès de sébum).
- Il y a une perte de densité capillaire dans les zones très sensibles aux androgènes.
NB. Qu’on soit un homme ou une femme, les zones touchées par l’alopécie androgénétique sont celles qui sont très sensibles aux androgènes. Cependant, la diffusion de l’alopécie diffère légèrement en fonction du genre. Voici de quoi à l’air une alopécie androgénétique chez l’homme :
Et voici ce qu’elle donne chez la femme :
La question à se poser maintenant est :
Comment les androgènes provoquent-ils l'alopécie androgénétique ?
En temps normal, les androgènes permettent au cheveu de croitre. Plus encore, ils lui permettent de suivre le processus normal de sa vie qu’on nomme le « cycle capillaire »:
Phase 1. Il pousse en continu à un rythme génétiquement prédéterminé, mais influencé par de nombreux facteurs. Et afin de pousser sainement, le cheveu reçoit les nutriments et l’oxygène contenus dans le sang via la papille dermique auquel il se rattache.
Parmi ces nutriments, on retrouve les glucides complexes qui sont essentiels à la pousse car les follicules ont besoin d’énergie pour cette lourde charge !
Grâce aux oestrogènes présents en plus grande quantité chez la femme que chez l’homme, la phase 1 dure plus longtemps chez cette dernière. En fait, les oestrogènes et l’Aromatase s’assurent de transformer régulièrement la testostérone présent sur le cuir chevelu féminin en hormone femelle. Tant qu’il domine, l’oestrogène tempère la testostérone en lui disant « Ralentis la cadence ! ». Dans le cas contraire, l’hormone mâle ne laisserait aucun répit au follicule pileux. Ce dernier devrait créer de la kératine sans relâche afin de construire le cheveu. En un mot : les oestrogènes permettent de prolonger la phase de pousse active afin qu’on garde des cheveux sur la tête le plus longtemps possible.
BON À SAVOIR
Lors d’une grossesse, on remarque souvent que les cheveux poussent plus vite et plus épais ! Dans certaines zones fragiles, on peut même apprécier de belles repousses! Ceci est dû à l’allongement de la phase 1 grâce au taux d’oestrogènes multiplié par 1000 !
Phase 2. Le cheveu passe ensuite par une phase de latence et de régression. Il ne pousse plus car sa matrice pilaire meurt. Or c’est dans la matrice pilaire que les cellules (kératinocytes et mélanocytes) s’activent pour construire le cheveu. Malgré tout, il ne tombe pas.
Phase 3. Le cheveu n’est plus connecté à sa source de vie (la papille dermique). Il va remonter peu à peu vers la sortie jusqu’au moment de son départ, c’est-à-dire, de sa chute.
Le cycle capillaire est un processus totalement naturel prenant en moyenne entre 3 et 6 ans. Je t’invite d’ailleurs à consulter mon article Comment fonctionne la pousse capillaire ?
Ainsi, afin d’assurer le bon déroulement du cycle capillaire, le corps stocke de la testostérone dans les follicules pileux via des récepteurs. Ils vont donc capter cette hormone et la garder en réserve au cas où.
Au cas où quoi?
Au cas où ils sont en mauvaise posture. Pour citer quelques exemples :
- tu vis une période de stress → en particulier chez la femme, l’alopécie androgénétique est en lien avec la chute nerveuse dont nous parlerons ultérieurement
- tu as de l’anxiété (stress chronique)
- tu reçois un choc émotionnel
- tu passes par la puberté avec les changements hormonaux qui en découlent
- tu prends des médicaments (qui contiennent pour la plupart des perturbateurs endocriniens)
NOTA BENE
En tant que femmes, nous passons par différentes périodes clés qui chamboulent les hormones ; grossesse, allaitement, ménopause, contraception, etc. Donc, en tant que femme, si on a en plus une prédisposition, une faiblesse hormonale ou une sensibilité accrue aux androgènes, l’alopécie androgénétique a plus de chances de nous atteindre.
Comme je l’ai dis plus haut, faire pousser un cheveu demande beaucoup d’énergie aux follicules pileux. Ces derniers ont la capacité de stocker ce qu’il leur faut pour cela.
Cependant, lorsque le corps est sous pression, il libère beaucoup d’adrénaline et de noradrénaline. Aussi surnommées les hormones du stress, elles provoquent à long terme un dérèglement hormonal. C’est ainsi qu’afin d’éliminer le surplus d’hormones (le corps doit toujours rester équilibré), l’organisme va devoir y mettre « toute son énergie ». Pour cela, il va puiser dans toutes ses réserves. Or, les bulbes et follicules pileux constituent aussi une réserve.
Donc, une fois privés de leur source d’énergie, les follicules devront trouver une solution afin de continuer leur production ! Laquelle ? La testostérone qu’ils gardent bien au chaud !
Comme cette dernière leur donne la force de fabriquer la kératine, ils font appel à elle. Chez les hommes et femmes prédisposées à l’alopécie androgénétique, c’est précisément là où se trouve le problème. En effet, afin de booster encore plus l’effet « aidant à la pousse » de la testostérone, les follicules prédisposés vont activer une enzyme qui s’appelle la 5-alpha réductase. Celle-ci sera chargée de transformer la testostérone en DHT. Tu sais, c’est de cette amie dont je te parlais plus haut !
D = Di
H = Hydro
T = Testostérone
Or il se trouve que la Dihydrotestostérone (D.H.T) est 5 fois plus puissante que la testostérone. Ses effets sur les follicules le sont également !
Face à cette avalanche d’androgènes féroces, les oestrogènes ne font plus le poids. Alors qu’ils sont censés ralentir la pousse capillaire afin de faire durer la phase 1 des années, ils se voient éjecter du tableau. Les maitres d’ouvrage deviennent alors les androgènes. Ils pousseront ainsi les follicules pileux à produire de la kératine sans s’arrêter. Certes, cela permettra aux cheveux de pousser plus vite, mais cela a d’autres conséquences fâcheuses qui mèneront à l’alopécie androgénétique.
Conséquence 1 : Les bulbes contenant la papille dermique s’affaibliront et s’atrophieront sous cette charge de travail. Ils ne pourront plus apporter autant de nutriments aux cheveux.
Conséquence 2 : Certes, la pousse sera rapide mais conduira à des cycles capillaires de plus en plus réduits ! Au stade final, la phase 1 censée durer des années ne durera plus que quelques mois.
Conséquence 3 : La kératine deviendra fine, fragile et de mauvaise qualité. Les cheveux seront donc affinés et cassants. En bref, sous-nutrition + surcroissance = cheveux peu durables.
Outre ces trois conséquences en lien les unes avec les autres, la DHT provoque le rétrécissement des vaisseaux sanguins affluant aux bulbes, la diminution de la sueur au niveau du cuir chevelu ainsi que la « mise à la retraite forcée » des cellules souches (cellules régénératrices permettant la saine production du cheveu et du sébum). Le sébum perdra également de sa qualité nutritionnelle, mais sera produit en plus grande quantité. Il bouchera ainsi les pores tout en laissant les cheveux secs.
Tout cela ne fait qu’accélérer le processus menant à l’alopécie androgénétique.
Finalement, après avoir chamboulé la pousse active des cheveux, la DHT apporte le coup fatal aux follicules pileux. Comment elle fait ? En déclenchant la protéine TGF-β. Et pour cause, on la surnomme la « protéine assassine ». En fait, cette protéine lance la phase 2 trop tôt. Donc, non seulement la phase 1 sera accélérée et ainsi plus courte que la normale, elle sera par la suite brutalement interrompue.
Somme toute, les cheveux arrivent en fin de vie plus tôt, bien trop tôt. Plus encore, la phase 3 qui ne devrait durer que 3 mois maximum pourra durer plus de 6 mois. Or, il est très important que le cheveu mort laisse la place à un nouveau ! Le nouveau cheveu tardera donc à émerger une fois son prédécesseur parti ! Il subira néanmoins le même processus effréné décrit depuis quelques paragraphes.
C’est ainsi qu’au lieu de 6 ans de cycle capillaire, on passera à 3 puis 2 puis 1… À ce rythme, le stade final de la calvitie sera là avant qu’une personne n’atteigne ses 55 ans.
À mesure que le temps passera, les cheveux seront de plus en plus fins et secs car les bulbes et les glandes sébacées seront de plus en plus affaiblis. En final de compte, c’est un duvet qui se mettra à pousser tant les follicules pileux seront devenus fins. Une fois le dernier cycle écoulé, aucun cheveu ne repoussera rendant ainsi l’alopécie irréversible. Et au bout d’un certain temps, le cuir chevelu cicatrisera ; l’orifice pilo-sébacé laissera place à une peau lisse.
La DHT, une ennemie à combattre ?
Je répondrais par la négative. En effet, le problème n’est pas tant la DHT (ni les androgènes en général), mais une trop forte concentration de ces hormones accompagnée d’une prédisposition à l’alopécie androgénétique.
Ainsi, lorsqu’on a des membres de la famille proche (parents, grand-parents, frères, soeurs) qui souffrent d’alopécie androgénétique, le mieux est de prendre les devants. Comment ? Si la calvitie se déclenche généralement à cause de tensions qu’on fait subir au corps, le mieux est d’éviter tout stress excessif et de pratiquer des activités quotidiennes permettant de l’évacuer sainement. De ce fait, les follicules ne seraient pas privés de leur réserve par le corps, et ne recourront pas à la DHT.
Il faudra également inhiber l’activité de la DHT au niveau du cuir chevelu. Ceci est possible grâce à une alimentation adaptée et à l’application de molécules appropriées pour cela. Mais ne t’inquiète pas ! Je parlerai des moyens de guérir l’alopécie androgénétique dans la partie 2 de cet article.
En outre, la DHT est une hormone indispensable au bon fonctionnement des organes (surtout sexuels). C’est en cas d’excès que se poseront de gros problèmes.
Chez la femme, en plus d’une alopécie androgénétique, on observera de l’acné, des problèmes menstruels ou encore, l’apparition de poils secondaires testoïdes où il ne faut pas. C’est ainsi qu’elle verra apparaitre des poils bien visibles sur son menton.
Chez les hommes, un excès de DHT peut causer une hypertrophie (voire un cancer) de la prostate, mais aussi un épaississement de la barbe. D’ailleurs si tu remarques, la plupart des hommes chauves ont une barbe hyper fournie.
Pour conclure...
Si je devais résumer, je dirai que toute alopécie androgénétique chez la femme est due à un élément déclencheur (stress, choc, désordre hormonal, etc.). Cet élément déclencheur conduit à une production accrue et excessive d’androgènes dont la DHT. En évinçant les oestrogènes présents dans les follicules, cette dernière va dérégler le cycle capillaire. Comment ? Elle va raccourcir la phase de pousse et allonger la phase durant laquelle le cheveu est censé tomber.
Si l’alopécie androgénétique est retrouvée majoritairement chez les femmes prédisposées à la calvitie, c’est parce que l’enzyme 5-alpha réductase est très présente sur leur cuir chevelu et s’active lorsque les conditions favorables sont réunies. A contrario, chez celles n’étant pas prédisposées, cette enzyme restera généralement inactive, et ne pourra pas transformer la testostérone en DHT dans les follicules pileux.
Mais attention ! Même sans avoir les marqueurs génétiques de la calvitie, il est totalement possible d’en souffrir. Les chances sont bien plus faibles, voilà tout.
L'alopécie androgénétique due à certaines pathologies
On l’a compris, l’excès d’androgènes dans les follicules pileux est l’une des clés du mystère. Mais d’autres causes à l’alopécie androgénétique existent:
- Un trouble ou un dérèglement de la thyroïde ; dans ce cas, des tests sanguins sont nécessaires afin de confirmer l’hypothèse. Dans ce cas, la médecine moderne incite à prendre des médicaments tout au long de sa vie… En réalité, il existe d’autres alternatives ! Donc s’il s’avère que le souci vienne de la thyroïde, faire appel à un naturopathe compétent reste un bon moyen de réguler sa thyroïde de façon naturelle.
- Une hypersensibilité des follicules aux androgènes ; dans ce cas, c’est tout simplement la présence d’androgènes qui provoque une rétrécissement des follicules jusqu’à la chute des cheveux.
Voilà amiga, ce sera tout pour cette fois ! J’espère que cet article t’a apporté les éléments nécessaires afin de comprendre comment fonctionne l’alopécie androgénétique chez la femme.
Et si toi qui me lis, tu n’as pas d’alopécie androgénétique, mais que tu as trouvé cet article utile et instructif, n’hésite pas à le partager à des personnes que tu soupçonnes souffrir de cette pathologie ! Bien entendu, il manque ici le détail le plus important : comment soigner l’alopécie androgénétique ?! C’est une question à laquelle je répondrai dans la partie 2 de cet article. Alors…stay tuned !
Si tu as des questions ou des infos supplémentaires qui pourraient être utiles, n’hésite pas à les laisser en commentaires !
Fica abençoada, bela e crespa 🧡
Mickaëlla
Mickaëlla
Je suis coach capillaire mais également amatrice de photographie, passionnée de lecture et d'écriture, blogueuse et créatrice de contenu. Sur ce blog, je te propose des informations concrètes mêlant science du cheveu, routine efficace et alimentation ! Au travers de mes posts, j'espère t'aider à atteindre ton plein potentiel capillaire de façon autonome en utilisant des produits naturels. Ici, on est dans la découverte et le partage au sujet du cheveu crépu et bien plus encore ! Savoir, c'est pouvoir !